Je me promenais dans les rues de la ville, toute heureuse d'avoir enfin une journée de libre, car mon nouveau travail à la boutique Mio'shop me prenait énormément de temps. Effectivement, la veille, j'avais fabriqué une ravissante robe noire et blanche pour une riche cliente et un boléro en soie peinte pour orner la vitrine. C'était un travail passionnant mais très prenant, et par conséquent, je profitai du moindre moment de répit. J'admirai les balcons fleuris de géraniums et d'asters en cette saison, et les maisons de pierre jaune éclairées par le soleil. Ah, que cette ville était belle! Même les touffes d'herbe qui poussaient entre les pavés étaient harmonieuses. Je rencontra un vieil homme qui me pria de lui indiquer la direction du 37, impasse des fleurs, et je lui indiquai, l'accompagnant même jusqu'à sa destination. Je flânai ainsi un peu partout jusqu'à tard le soir, quand les ruelles se vident. A ce moment là je me rendis compte de l'heure et je décidai de rentrer à la boutique. Mais c'est là que j'aperçus au loin une silhouette de jeune fille qui m'était inconnue. Intriguée, je me dirigeai vers elle dans le but de lier conversation.

Miayo se promenait dans les rues de la ville sans grande conviction. Cela faisit maintenant plusieurs heures qu'elle errait telle un fantôme sans bute précis. La ville se vidait peu à peu et elle, ne la quittait pas. Cela faisait tellement du bien de se retrouver loin du palais des bains, loin de Yubaba et des esprits ! Mais on lui avait pourtant bien précisé qu'elle devant rentrée avant la nuit. Avant que les clients arrivent. Mais elle, évidemment, s'était perdue. Elle ne connaissait pas vraiment la ville et avait déambuler sans savoir ou aller. Elle n'avait pas la moindre peur ni angoisse, seulement la dure pensée qu'on allait lui passer un savon la chiffonnait, mais qu'elle importance ? Ce n'était pas sa faute après tout ! C'était seulement la deuxième fois qu'elle entrait dans la ville, Yubaba n'espérait tout de même pas qu'elle ait tout retenue en si peu de temps ! Une idée, tendre idée lui traversa l'esprit, elle pourrait s'enfuir et ne plus remettre les pieds au palais des bains. Mais cette idée s'envola aussi vite qu'elle était venue pour laisser sa place à une autre, plus probable et plus reposante. Rester en ville pour la nuit et revenir le lendemain en trouvant une excuse valable à Yubaba.
Très vite cette idée devint certitude et elle se mit à ne plus chercher son chemin vers le palais des bains mais vers un hôtel ou une auberge, peu importait. Elle n'avait pas d'argent mais que importait ? Voler ne lui faisait pas peur et elle savait s'y prendre. Même si elle avait un physique très reconnaissable on ne la retrouverait jamais.
La nuit était finalement tombée mais Miayo s'en fichait, elle avait une vision nocturne très développée. Puis, au loin elle vit une silhouette se dessiner sur le ciel d'encre. Enfin ! Elle pourrait demander son chemin. Elle s'approcha de la silhouette et plus elle approchait plus ses contours se précisaient. Il s'agissait en fait d'une jeune fille mais il était difficile de discerné clairement ses traits dans la pénombre.

- Excusez-moi, ou pourrais-je trouver un endroit pour la nuit ? Je me suis perdue...
s'enquit-elle avec une voix posée et délicate.

j'aperçus au loin une silhouette de jeune fille qui m'était inconnue. Intriguée, je me dirigeai vers elle dans le but de lier conversation.

A peine arrivée, la jeune fille en question me demanda:

- Excusez-moi, ou pourrais-je trouver un endroit pour la nuit ? Je me suis perdue...

-Un endroit pour la nuit? Eh bien... il y a bien quelques hôtels dans la ville, mais leur inconvénient, c'est qu'ils n'ont pas de patrons, ni de personnel. En fait, ils ont été construits un peu pour rien. Et d'ailleurs, il paraît qu'ils ne sont même pas meublés! Enfin, ils sont inhabitables. Mais si vous voulez, vous pouvez venir chez moi dans la chambre d'amis, cela ne devrait pas poser de problème à mes colocataires. Vous pourrez les rencontrer, vous verrez elles sont très sympathiques!

En mon for intérieur, je me demandai ce qui pouvait bien amené une jeune fille comme elle dans la ville à cette heure-ci. Je décidai de lui poser la question.

-Et sans paraître indiscrète, pourriez-vous me dire pourquoi vous êtes ici à cette heure-ci? Et tant qu'on y est, votre nom? Moi, je m'appelle Alumine.

Je contemplai l'humaine aux cheveux roses avec curiosité. Des cheveux roses, quelle chose étrange! Moi, en tant qu'esprit, on voyait à peine que mes cheveux étaient blonds. Mais elle, ses cheveux étaient magnifiques!

-Un endroit pour la nuit? Eh bien... il y a bien quelques hôtels dans la ville, mais leur inconvénient, c'est qu'ils n'ont pas de patrons, ni de personnel. En fait, ils ont été construits un peu pour rien. Et d'ailleurs, il paraît qu'ils ne sont même pas meublés! Enfin, ils sont inhabitables. Mais si vous voulez, vous pouvez venir chez moi dans la chambre d'amis, cela ne devrait pas poser de problème à mes colocataires. Vous pourrez les rencontrer, vous verrez elles sont très sympathiques!

Miayo fut étonnée de la réponse de la jeune fille. Elle ne s'y attendait pas vraiment ne connaissant pas les habitudes des habitants de la ville. L'inconnue sembla hésiter un court instant avant de reprendre.

-Et sans paraître indiscrète, pourriez-vous me dire pourquoi vous êtes ici à cette heure-ci? Et tant qu'on y est, votre nom? Moi, je m'appelle Alumine.

Miayo sentait le regard curieux de la fille mais ne s'en ofusqua pas. Ses cheveux roses n'étaient pas habituelles et elle en avait conscience. Qu'elle lui demande ce qu'elle faisait là l'inquiétait. Elle ne s'avait pas vraiment quoi répondre alors elle se trouva une excuse.

- Moi c'est Miayo. La raison pour laquelle je suis dehors à cette heure ne vous concerne pas. Mais, seriez-vous d'accord pour qu'on se tutoie ?
s'enquit-elle avec un sourire adorable mais un regard dur.

En espérant ne pas l'avoir apeurée elle la fixa avec un regard de marbre.

-Et sans paraître indiscrète, pourriez-vous me dire pourquoi vous êtes ici à cette heure-ci? Et tant qu'on y est, votre nom? Moi, je m'appelle Alumine.

La jeune humaine me répondit avec un joli sourire et un regard froid:

- Moi c'est Miayo. La raison pour laquelle je suis dehors à cette heure ne vous concerne pas. Mais, seriez-vous d'accord pour qu'on se tutoie ?

*Quelle étrange personne* songeai-je, *Dans quel pétrin s'est-elle fourrée?* J'étais intriguée par son ton dur et son sourire purement contradictoire. Miayo devait avoir des gros problèmes. De très gros problèmes. Et c'était comme si elle masquait son angoisse derrière un sourire raté. *Étrange personne* Moi, en tant qu'esprit, j'avais presque toujours le même ton vaporeux et doux de la voix. C'était très ennuyeux pour se mettre en colère. En effet, avait-on jamais vu quelqu'un devenir rouge tomate, crier et tempêter d'une voix éthérée? Bien sûr que non. Enfin, je décidai de lui répondre:

- Miayo, répétai-je pour m'en souvenir ( je n'arrive jamais à me souvenir des noms); Euh, oui, on peut se tutoyer, bien entendu! Et oui, je comprends, j'ai été trop indiscrète, pardonnez-moi. Euh, pardonne-moi, Miayo.

Je me maudis intérieurement. Quelle maladroite j'avais été! Un esprit, ça dit avoir deux cents ans, mais en fait, ça n'en a que quinze! Ah là là...
Revenant au monde réel, je réalisai que la nuit était à présent totalement tombée. C'était l'heure à laquelle des personnes malintentionnées rôdent dans les ruelles. Inquiète, je demandai:

-Miayo... Nous devrions rentrer... Il fait déjà nuit et les rôdeurs sortent de chez eux... Il faut faire attention et ne pas s'attarder ici.

La prénommée Alumine semblait méditer les paroles de Miayo.

- Miayo, Euh, oui, on peut se tutoyer, bien entendu! Et oui, je comprends, j'ai été trop indiscrète, pardonnez-moi. Euh, pardonne-moi, Miayo.

La voix d'Alumine était hésitante et vaporeuse, on aurait dit le chant d'une rivière calme. Les étoiles brillaient dans le ciel indigo comme de petites lanternes, mon sang se glaça lorsque je me rendit compte que c'était la première nuit que j'allais passer ailleurs que dans le palais des bais de Yubaba. La première... Si attendue et si redoutée... Mais la jeune fille blonde à la voix vaporeuse semblait inquiète.

-Miayo... Nous devrions rentrer... Il fait déjà nuit et les rôdeurs sortent de chez eux... Il faut faire attention et ne pas s'attarder ici.

Des rôdeurs ? Pour Miayo rôdeurs signifiait "qui rôde" et n'avait rien d'inquiétant mais l'autre ne semblait pas de cet avis. En quoi une personne qui rôde serait-elle dangereuse ? Après tout, il y avait bien pire, apparemment Miayo avait encore beaucoup à apprendre. Avec un regard d'incrédulité et d'interrogation Miayo jeta un regard autours d'elle avant de dire de la voix de celle qui ne comprend pas.

- Les rôdeurs...? Ha... He bien... Oui, les rôdeurs... Ils rôdent...

Elle se tourna vers l'humaine. Un frisson la traversa quand un vent froid arriva dans son dos, elle serra ses mains sur ses bras pour se réchauffer et dit d'une voix incertaine.

- Si tu acceptes toujours de m'acceuillir chez toi, je te suis.

Un autre frisson la traversa et elle jeta un sourire timide vers celle qui l'accompagnait, comme si le froid avait chasser son masque de froideur pour la transformer en quelqu'un de... normal.

-Miayo... Nous devrions rentrer... Il fait déjà nuit et les rôdeurs sortent de chez eux... Il faut faire attention et ne pas s'attarder ici.

Miayo me regarda avec une drôle de tête, exactement la tête de celui qui ne comprend rien puis elle me répondit avec une fausse assurance dans la voix, assurance qui s'estompa bien vite:

- Les rôdeurs...? Ha... He bien... Oui, les rôdeurs... Ils rôdent...

La petite humaine frissonna, glacée par une bourrasque soudaine d'un vent froid avant d'enchaîner:

- Si tu acceptes toujours de m'accueillir chez toi, je te suis.

Je m'y attendais. Cette jeune fille, avec son tablier de chez Yubaba, n'était probablement jamais venue dans la ville avant aujourd'hui, et elle était presque aussi sans défenses qu'un petit chaton. Cela se voyait maintenant, car son frid masque de glace s'était envolé avec le vent.

-Tu sais, enfin je suppose que tu le sais, dans la ville il y a les rôdeurs. Ce ne sont pas des simples personnes "qui rôdent", mais des gens aux intentions lubriques et violentes qui sortent la nuit dans le but d'assouvir leur soif de mort. En tant qu'esprit je ne risque pas grand chose, mais toi, tu es une humaine, et ils pourraient tout à fait te faire du mal. Moi, je n'y tiens pas. Aussi je te propose de rentrer chez moi aussi vite que possible en évitant les rôdeurs. Partons vite, sinon cela deviendra beaucoup plus difficile.

Sur ce, j'empoignai fermement- enfin aussi fermement que me le permettait ma main diaphane- le bras de l'humaine et nous nous dirigeâmes vers ma maison. Vers mes colocataires. Vers un foyer sûr. Malheureusement, un rôdeur apparut à l'angle de la rue. Baraqué, il avait l'air méchant de celui qui ne craint personne mais que tout le monde craint. Ses nombreuses cicatrices témoignaient de batailles passées desquelles il n'avait pu se tirer que grâce à sa force brute et primitive. Terrifiée pour ma compagne, je nous plaquai dans le renfoncement d'une porte cochère. Mais l'énorme type nous vit et il se dirigea vers nous d'un air menaçant. Je décidai de tenter le tout pour le tout et de franchir la grand-rue d'un coup, en courant. Je traînait mon amie sur les pavés, et elle avait l'air de ne rien comprendre. Mais elle courait malgré tout. La montagne de muscles nous emboîta le pas, en marchant, mais elle gagnait tout de même du terrain. Elle s'amusait, et son sourire carnassier nous signifiait clairement que quoi qu'il arrive, elle nous aurait. Et il ne se fatiguait pas, en marchant alors que nous courions de toutes nos forces.

[[Pfiou!]]

-Tu sais, enfin je suppose que tu le sais, dans la ville il y a les rôdeurs. Ce ne sont pas des simples personnes "qui rôdent", mais des gens aux intentions lubriques et violentes qui sortent la nuit dans le but d'assouvir leur soif de mort. En tant qu'esprit je ne risque pas grand chose, mais toi, tu es une humaine, et ils pourraient tout à fait te faire du mal. Moi, je n'y tiens pas. Aussi je te propose de rentrer chez moi aussi vite que possible en évitant les rôdeurs. Partons vite, sinon cela deviendra beaucoup plus difficile.

Un esprit ? Cette fille était donc un esprit ! Voilà ce qui expliquait sa voix vaporeuse. Miayo allait répliquer mais l'esprit ne lui en laissa pas le temps, elle lui empoigna solidement le bras et s mit à courir obligeant Miayo à la suivre. Soudain à l'angle de la rue apparue un homme à la carrure d'un gorille tartiné de cicatrices. Terrorisée Miayo faillit hurler mais l'esprit la plaqua contre le mur en lui coupant le souffle. Mais, le colosse remarqua les deux jeunes imprudentes, c'est alors qu'Alumine se mit à courir en entrainant sa compagne derrière elle. Miayo tourna la tête et vit le sourire de l'homme et comprit le message instantanément. La terreur commençait à s'emparer d'elle mais elle ne se laisserait pas faire pour autant. Alumine continait à courir, toujours plus vite, à croire qu'elle avait oubliée que l'humaine ne courait pas aussi vite qu'elle. Miayo trébucha et la main diaphane d'Alumine la lâcha. Miayo tentait de se relever tant bien que mal et retira ses chaussures, elle se tourna vers le géant et hurla.

- Tu veux quoi ? Lâches-nous espèce de gorille !

Sur ce elle lança sa chaussure droite sur le rôdeur qui sous le choc s'arrêta, Miayo éclata de rire et reprit.

- Dégonflée rattrapes-nous si tu peux !

Elle rit encore et lança sa deuxième chaussure sur l'homme ce qui eut pour don de le mettre en colère. En le comprenant, Miayo s'élança vers Alumine qui s'était arrêtée et la dépassa en sachant très bien qu'elle la rattraperait bien vite. L'adrénaline montait chez Miayo qui recommença à rire comme une démente en suivant l'esprit dans son abris.